M. Bauer ne s'arrêtait pas ainsi autrefois à la surface des sujets. Nul besoin de loucher en permanence du côté des "modèles" anglo-saxons (et je suis très, mais alors très heureuse de vivre en France...) pour observer qu'une simplification des modalités de surveillance s'impose. Mais en fait vous voulez plutôt compliquer ces modalités, en introduisant sous des prétextes fallacieux (invoquer le corporatisme c'est supposer le manque d'intégrité et de conscience professionnelle des acteurs, a priori) des personnels ne connaissant pas du tout le métier. Plusieurs questions ne sont pas posées : 1. l'augmentation du nombre de sanctions ne vient-elle pas du fait que l'incrimination des forces de police est devenue systématique dans la défense ou riposte des grands et petits voyoux ? 2. Ne coïncide-t-elle pas de plus en plus avec une difficulté de recrutement et de formation des personnels, et dans quelle mesure ? 3. Quid de la perte d'autorité de tous les intervenants, pompiers, médecins, enseignants : ne serait-ce pas au contraire cette prétendue "transparence", qui ouvre la porte à toutes les accusations, et surtout au mépris ?
A l'heure où des chefs d'établissement cèdent au chantage des familles et laissent insulter impunément des professeurs livrés en pâture à des classes - quels que soient les quartiers - on attend une réflexion authentique, pas une propagande obscure.
J'ajoute que dans l'éducation nationale la situation et la perte d'autorité des enseignants s'est irréversiblement dégradée dès lors qu'on a fait entrer dans les commissions d'appel des personnels ne connaissant pas le métier, psychologues, parents, etc., capables d'obtenir le passage en première d'un élève en disant : si l'on enlève la note de français, il approche la moyenne générale, et même si l'on fait remarquer que l'élève ne sera pas exempté de français aux examens.. ni dans la vie.
M. Bauer ferait donc mieux de plancher sur "comment restaurer l'autorité et la crédibilité des représentants de l'état" que sur comment l'affaiblir encore : car en effet, les contestataires avides de "transparence" ne seront jamais satisfaits et entretiendront toujours la rumeur ou la légende d'une faute, injustice, etc. Eh bien les citoyens vous disent : ça suffit, rendez d'abord aux corps de métier leur dignité, cessez de parler de corporatisme : personne ne soutient celui qui a vraiment commis une faute. Et aujourd'hui on pourrait même déplorer un certain individualisme, sous la pression, des comportements.
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